Max ayant eu la bonne idée de réserver un essai chez CO2 Coignières un jour de beau temps, me voila embarqué avec lui... Et après son essai sur le manège, à mon tour d'être sur la bécane pour une petite heure de test.
Première impression : une fois assis, au moment de monter les pieds sur les cale-pieds, je me retrouve 3 ans en arrière sur mon S2R ! le buste très légèrement penché en avant, moins que sur le streetfighter, mais surtout les pieds très hauts, les genoux bien pliés. Pour mettre les pieds sur les cale-pieds, je dois quasi "jeter" la jambe vers le haut. Max a eu la même impression, mais il fait encore qq cm de plus que moi. C'est sans doute rédhibitoire pour les plus du mètre quatre vingt (Max me rappelle qu'il y a une option selle plus haute, à 840. A tester). Même si j'ai très bien tenu plusieurs années sur mon S2R les jambes pliées, après avoir goutté au streetfighter, pas question de revenir en arrière, à avoir l'arrière des genoux irrités par le cuir et les sangles des Tom's au bout d'une petite heure de conduite.
Deuxième impression : « C'est un roc !. . .c'est un pic !. . .c'est un cap ! » ce tableau de bord, situé très loin devant, mais pas très grand et noyé au milieu d'une vaste plaine qui se déroule du réservoir au petit saute vent. Pas très grand... Et pas très bien orienté, trop vertical. J'aurai plusieurs fois du mal à lire la partie numérique, des reflets qui brouillent la lecture directe, mal orienté. Encore un problème de taille, le regard tombe de quelques centimètres trop haut.
Troisième impression : les réglages de l'électronique, caractère moteur et fermeté des suspattes sontd'une facilité déconcertante. Commodos accessibles et efficaces, ma Streetfighter est enfoncée (même si j'en reste persuadé maintenant, ça sert à rien c'tt'électronique à la noix).
Quatrième impression : levier d'embrayage non réglable, heureusement j'ai des grandes mains. Embrayage à la fois très ferme et très onctueux. Efficace. Mais aussi schifter ascendant. Rigolo et encourage la paresse. On se surprend à schifter en pleine bourgade champêtre à 20 km/h pour se reposer l'esprit et profiter plus librement de la vue de maisonnettes simplettes, de corps de ferme cossus ou de castels baroques. Mais à pleine bourre, les passages de vitesse sont un peu heurtés, dommage.
Cinquième impression : levier de frein... Ah ouai ! Quand même ! Alors c'est ça, finalement un frein avant ? Pfouiou... C'est bien, ca, dis donc... Puissance impressionnante, toute en douceur maîtrisée, pas de violence ici bas. Mais... Ça freine !
Sixième impression : ce moulin... Mouline ! No good vibs! Certes, il pousse fort fort fort. Ce, du bas du compte tours à 8000 (après, pas trop essayé, rodage, bécane de prêt, Chevreuse encore un peu hivernale, 'faut pas déconner quand même - même si on leur a rendu sans presque plus de BdP...). L'impression d'être sur un élastique qui se tend, se tend, se tend, se tend.... Ah ! Déjà le prochain virage, ralentir. Mais rien de plus, rien de bien vibrionnant justement. Pas de violence vraie comme sur mon bicylindre, too bad !
Et à propos de ralentir, septième impression, hors ce très beau frein avant, rien ne sert de lâcher la poignée d'gaz... Quasi pas de "frein moteur".
Huitième, sur le freinage, mais, on a les jambes très écartées sur c'truc !? La bécane est très large, sous l'homme. Drôle d'impression !
Neuvième : selle extra. Un peu une planche, mais pour se bouger dans les virages, elle autorise et même incite à toutes les sorties de bassin. Une réussite.
Dixième : les virages... Elle tourne toute seule ! Une fois sur l'angle, plus rien ne bouge. On se sent très très en confiance. Pas un seul parasite, dans la direction comme dans les suspensions. Agréable.
Bref, vous préférez juste une impression ? De très belles compétences technologiques. Incontestables. Mais de charme ? Foin ! Et j'cause pas esthétique... C'est sans doute trop personnel... (Mais bon, quand même... Le feu arrière en forme de trident... Quasi kawasakien ! Je ne comprends rien à ce ramassis de pièces différentes : passons sur les phares dissymétriques, licence de l'artiste dirons-nous, un avant plutôt en rondeurs, avec un radiateur énorme, mais une boucle arrière ultra rectiligne qui se finit en trident du feu, soulignée d'un pot d'échappement rebondi comme un foie de buveur de bière... On a dit qu'on attaquait pas le physique, mais ça fait du bien de le dire).
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Texte et Photo : Niki
Date de l'essai : mars 2015
Concessionnaire : CO2 Coignières, 290 Route Nationale 10, 78310 Coignières
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