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Eh bien voilà, j'ai fait le foufou, j'ai acheté une Brutale. Une 910 S de 2005 avec à peine 14 000 km au compteur. Une Brutale 910 S ça sort 136 cv et 9,8 mkg dans 185 kg. C'est grosso-modo les chiffres d'une Speed Triple, mais ça n'a rien à voir.

La partie cycle (qui n'est pas standard sur cette brutale d'ailleurs puisqu'elle est équipée de jantes forgées et de la fourche d'une 989) est incroyable, cette moto est un vélo, et plutôt du genre BMX que vélo de course niveau maniabilité. Ajoutez à cela la stabilité d'un TGV en courbe ! Son seul défaut c'est que l'avant est assez léger dès qu'on attaque un peu, donc faire attention aux guidonnages ou monter un amortisseur de direction.

Le freinage est hérité d'une 989 avec de gros étriers Brembo radiaux mais avec un maitre cylindre axial ce qui donne un freinage puissant mais pas violent : très efficace sans faire peur.

La plastique de la moto est belle, beaucoup sur le net vante sa finition impeccable, j'avoue y être peu sensible faute de savoir quoi regarder sans doute. Ha si, le rouge est bien rouge et joli :p Le cadre treillis en acier au chrome molybdène (si vous savez ce que c'est tant mieux !) est ses soudures "fait main" en jette un max.

Après tout ça il reste le moulin. Un 4 cylindre en ligne, mais pas à la sauce saké, on est plutôt dans l'explosion son & lumière à chaque changement de régime. En bas ça grogne, métallique, dure, comme si les cylindres était en pierre et que les pistons burinnaient tout ça à chaque rotation du villebrequin. Ca pousse sur un couple très présent, idéal pour faire le con en ville.

Un peu plus haut, on est passé en mode vrombissement bien sonore, pas trop haut des les fréquences mais on est plus du tout dans le même registre qu'auparavant. Un truc à vous faire croire que vous roulez en arrow déchicanné mais pas le temps de vérifier, la moto tracte fort et ça défile très vite.

Ensuite on mets le feu aux poudres, ça se mets à hurler, la moto se jette en avant et on apprécie la forme de la selle qui offre pile poil l'arrête pour se caler le derrière. On se crois à la fois dans l'habitacle d'une ferrari et sur une moto du TT, on est à 8000tr/min, le rupteur est à 12000tr mais on ira pas voir ce qui s'y passe car cette brutale est castrée à 106cv pour le moment donc à part des palpitations au coeur à cause du bruit, niveau puissance ça stagne.

Et c'est la que commence un jeu très rigolo : arriver à 8/9krpm à l'approche d'un virage, rentrer un rapport, puis deux, écouter le bruit de malade mentale que fait le moulin, se prendre pour John McGuiness tellement la moto fait un bruit de fou et rentrer à toute vapeur, en appuis sur l'avant grâce à une léchouille du frein, le cul dehors. Ya plus qu'a gérer le filet de gaz, ha non, en fait faut remettre des gaz car la meule tourne tellement bien qu'on est trop dans l'intérieur du virage, sur un rail qui voudrait tourner plus fort encore, voire la sortie, accélérer progressivement avec le sourire jusqu'au oreilles en écoutant ce concert mécanique italien de pistons hurlant à qui veut l'entendre qu'une usine à sensations est en train de passer et puis préparer le prochain virage en passant deux rapports, histoire de finir plus calmement cette ligne droite de 300m...

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Texte et photo : Amo
Date de l'essai : février 2015
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