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Un petit CR de mon essai d'hier de la Moto Morini 1200 Scrambler. C'est une machine surprenante mais plutôt comme une découverte et une divine surprise. J'avoue être tombé sous le charme de cette machine.

On va commencer par ce que je n'ai pas aimé ou les points de progrès par rapport à ma MV Brutale :
- Des commandes au pieds trop basses mais réglables donc pas grave car il suffit de jouer de la clé de 10 pour ajuster à sa convenance.
- Une course de frein AR longue mais peut-être/surement amplifiée par la positon basse de la pédale par contre le frein AR est puissant pas comme le ralentisseur de la MV.
- Le double disque Brembo 2 pistons AV freine très correctement mais on a pas la puissance des 320 mm radiaux Brembo des MV où l'on plante la machine avec 1 ou 2 doigts. Ceci dit la puissance de freinage est en droite ligne avec la philosophie de la moto, il n'y a pas faute de goût ni de réel défaut dans ce choix néanmoins il m'aurait bien plus de retrouver des pinces Brembo monté radialement sur la fourche.
- Les leviers d'embrayage et frein AV étaient trop haut pour moi mais là encore c'est réglable comme sur une enduro (ce n'est pas le cas sur la MV) donc pas de problème. Par contre je n'ai pas aimé les leviers trop droits conçus pour les poignes XXXL de Viking même si l'écartement des leviers est réglable, l'ergonomie n'est pas là pour mes petites mains. Une paire de leviers coudés, repliables et "taillés masse" c'est 80-90€ donc encore abordable.
- Le guidon Reikon 28,6mm était trop droit, le réservoir de 21 l est très long mais étroit entre les genoux, donc un peu loin et un peu haut pour moi. 4 coups de clé 6 pans de 5 ou 6 pour régler l'inclinaison du guidon et c'est corrigé.
- La hauteur de selle est plus importante que sur la MV mais ça va encore ce n'est pas comme sur les gros trails BMW ou KTM où les selles sont définitivement trop hautes pour mes 1,70 m.
- La scrambler a vraiment du chien et un look très sympa loin des fadasseries japonaises et même du futur scrambler Ducati que je trouve trop sage ; néanmoins on a pas le génie esthétique et la pureté du trait jusque dans les moindres détails du maître Tamburini ... mais quelle moto de série peut se targuer d'être aussi réussie qu'une MV ?
- La finition est bonne ... mais 2 crans en dessous de la 1078. Là encore quelle moto de série peut se targuer d'être aussi bien finie qu'une MV Tamburini ?? Même les BMW sont en dessous. Sur la scrambler il y a quand même à retravailler certains passages de câbles électriques (clignotants et feu AR) ou quelques finitions complémentaires à faire (par exemple le câble unique de gaz passe devant le compte tours et c'est dommage).
- Je n'ai pas du tout aimé la pelle à tarte qui fait office de support de plaque d'immatriculation et du fait de sa confidentialité, aucun accessoiriste ne propose de solution pour virer cet affreux appendice.
- La politique commerciale stupide et la santé financière bien fragile de la marque reste un frein à l'achat d'une Moto Morini ce qui est un immense gâchis.

Ensuite ce que j'ai aimé voire adoré sur cette moto :
- Tout d'abord une grande polyvalence dans son usage. Par rapport à l'exclusivité d'une MV, la trouver plus polyvalente est une évidence oui mais cette scrambler c'est comme un gros trail de 200 kg à vide (les KTM et BMW sont plus lourdes de 15 à 30 kg) non caréné comme l'était les 600 trails des années 80's. Certains préfèrent se réfugier sous de gros carénages, moi j'aime bien le vent mais il est vrai que je roule essentiellement sur les départementales donc à des vitesses pas très élevées. La polyvalence de la moto est telle que je me verrai bien avec elle sur la route/piste de l'Assietta et ses 30 km de crêtes entre 2000 et 2500 m d'altitude (love).
- La machine est étroite entre les genoux (réservoir fin et moteur V2) assis mais aussi en position debout. Ce n'est pas une enduro mais les jumps de gendarmes couchés ça le fait bien !
- Le cadre treillis semble bien rigide (chez Morini, ils ont du fortement s'inspirer des cadres Ducati car le résultat est là) de plus le poids de la moto est contenu, le grand guidon amène un bras de levier important et puisque la section des pneus est étroite, la maniabilité de la moto est très correcte et on sent un châssis équilibré. Maintenant la scrambler ne jouera jamais dans la même cour que la Brutale concernant la précision du châssis et la vitesse en virage dès que le rythme augmente et encore moins sur circuit mais quand même la partie cycle m'a bien plu car saine à mon rythme.
- Le confort. Là encore par rapport à la MV et son confort très "sportif" l'affaire était bouclée d'avance. Il n'empêche rouler sur une moto confortable à mon grand âge, ce n'est pas négligeable. Néanmoins la moto est même trop confortable car les suspensions AV et AR, si elles vont bien en mode balade, ne seront pas assez fermes si on veut s'amuser un peu. Il faut durcir tout ça d'autant que je ne suis pas léger. C'est là où le budget va faire la tronche. La fourche Marzo de 50 ne dispose d'aucun réglage de précharge ni pour l'hydraulique. Pour plus de rigueur dans les suspensions, le changement de ressort et la préparation d'au moins le groupe de compression de la fourche est nécessaire et coté amortisseur Paioli, à minima le ressort est à changer + préparation des groupes compression et détente soit un budget mini de 400 à 500 € pour l'AV et l'AR. Si on est argenté, on peut choisir de mettre un amortisseur Wilber ou Öhlins mais je n'ai rien trouvé pour la fourche.
- la poignée d'embrayage très douce (presque la douceur et la progressivité des 1190 KTM), là encore le changement est sensible par rapport à la 1078. A partir de 2013, Morini a monté un mécanisme d'embrayage qui réduit les efforts au levier de 40% et ça se sent.
- Les pas de révision à 10.000 km avec une petite révision (250 €) à 10.000 - 30.000 km et les grosses révision avec contrôle des soupapes (7 à 800 €) à 20.000 - 40.000 km qui est bien plus économique que chez MV - Ce ne sont pas les mêmes moteurs, celui de la Scrambler étant tout de même moins sportif que celui des MV.
- J'ai gardé le meilleur pour la fin, l'ensemble poignée de gaz - moteur - bande son : Putain la réussite !!! En full le moteur ne fait que 117 CV avec un gros couple mais putain quel caractère. L'architecture du gros V2 bourré de caractère pour un usage route, c'est le plein de sensations et de plaisir assurés à des allures presque raisonnables. La moto n'avait même pas 500 km alors je n'ai pas dépassé les 5500 tr/min mais entre 2500 et 5500 tr/min waouh les sensations, le tout accompagné par la bande son des Arrow dans les montées en régime Rahh Lovely !!! Le plus c'est la liaison directe entre la poignée de gaz et le pneu AR. Tu a l'impression d'être sur une enduro ou tu gères les glisses AR de ton 4 Tps dans les virages larges simplement avec la poignée de gaz ; c'est exactement le même sentiment avec cette scrambler. Il n'y a pas de béquille électronique (ABS, ASR, etc.) sur cette moto mais je dirai presque heureusement car cela couperait certainement ce lien direct poignet/roue AR. Cet ensemble est une vrai réussite et une vraie découverte pour moi. Cerise sur le gâteau, malgré sa cylindrée unitaire élevé, le moteur est très souple et reprend dès 2000 tr/min sans hoquet ni cognement. L'injection semble bien maîtrisé car pas un soupçon d'envie de calage aux feux. Un bi n'aura jamais l'allonge du MV mais quoiqu'il en soit la plage d'utilisation du moteur semble suffisante pour un usage routier.

Bref j'ai eu un très gros coup de cœur pour cette moto .... au point de me demander ce que la 1078 m'offre de plus pour mon usage "raisonnable" !

Des photos de la moto que j'ai essayée :

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Texte et photos : Thierry G
Date de l'essai : décembre 2014
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